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Vous êtes ici : Accueil Les Nimois « Une parenthèse enchantée »

« Une parenthèse enchantée »

C’est en ces termes que Céline Gaudin-Rousseau qualifie son séjour de 6 mois au Chili avec sa famille. La responsable communication de Paloma nous raconte sa vie à Santiago, loin de Nîmes.

Céline Rousseau-Gaudin et son t-shirt Paloma Devant les moaïs de l’île de Pâques

Céline Gaudin-Rousseau, responsable de la communication de la Scène de Musique ACtuelle Paloma, a décidé de partir 6 mois vivre à Santiago (Chili). Céline est âgée de 37 ans. Elle est mariée et maman d’un petit garçon, Elliot qui a eu 6 ans au Chili, justement. Elle raconte sa vie Outre-Atlantique dans un pays où les français sont appréciés. Entre similitudes et différences, elle compare sa vie avec celle de Nîmes et sa région.

 

Une à Nîmes : pourquoi tu as décidé de vivre au Chili avec ta famille ?

 

Céline Gaudin-Rousseau : mon mari, Antoine, qui est chercheur en mathématiques, a eu l’opportunité de partir en tant qu’expatrié 8 mois au sein de l’institut public qui l’emploie, Inria. Cela faisait 4 ans qu’il partait quelques semaines tous les ans là-bas pour initier des collaborations et suivre des projets. Il revenait chaque fois très enthousiaste sur la vitalité du pays, la beauté des paysages, l’optimisme et la convivialité de ce peuple. Notre fils entamait sa dernière année en maternelle, et de mon côté après 4 ans à Paloma, je pouvais quitter le navire quelques mois sans trop de culpabilité : nous avions le sentiment que c’était le bon moment.

UAN : après quelques semaines, est-ce tu regrettes ce choix ?

 

C. G-R : absolument pas. Nous avons une chance folle et je la savoure pleinement. Nous apprenons tous les trois l’espagnol (notre fils est à l’école chilienne), nous voyageons dès que nous le pouvons les week-ends ou pour de courtes périodes de quelques jours. Nous avons le sentiment de vivre une « parenthèse enchantée » et le Chili est un cadre vraiment formidable pour cela.

 

UAN : quelles sont les choses à voir, à vivre au Chili ?

 

C. G-R : Santiago bien sûr, sans se limiter aux quartiers « riches » : le funiculaire du cerro San Cristobal avec sa vue imprenable sur la ville et sa piscine de la taille d’un lac, le musée d’art pré-colombien que j’ai adoré, le Barrio Italia, quartier des brocanteurs, qui recèle, au détour de ses patios discrets, de nombreuses boutiques branchées et de délicieux restaurants. Valparaiso ensuite, sa baie, son port, ses 42 collines aux maisons multicolores : un lieu mythique qualifié de joyau du pacifique. Je recommande également Pucon et la région des lacs. Pour les amateurs de sports (trekking, escalade, kayak, etc.) au milieu de somptueux paysages volcaniques, c’est une région incontournable. L’île de Pâques, ce confetti mystérieux du bout du monde. L’île de Chiloé, dont les églises en bois sont classées au patrimoine mondial de l’humanité. Et puis bien sûr le légendaire désert d’Atacama, qui à la faveur d’une altitude élevée et d’un ciel très pur, est le lieu sur terre disposant du plus grand nombre de télescopes, ce dont les chiliens sont très fiers. La Patagonie enfin et plus exactement le parc « Torres del Paine », qui constitue de l’avis de tous les voyageurs, la destination la plus dépaysante du Chili : la nature s’y déploie avec force entre les contours bleutés des glaciers, des pics déchiquetés qui s’enfoncent dans la mer, des colonies de manchots, les steppes volcaniques peuplées de gauchos,…

 

UAN : comment faut-il s'organiser lorsque l'on décide de partir à l'étranger comme cela ?

 

C. G-R : avant de partir, il faut juste accomplir les formalités standard : demandes de visa, vérification des vaccins pour les enfants, mise en ordre de la maison qu’on laisse pour quelques mois… Il faut un peu anticiper ce qu’on mettra dans les valises car le coût de vie pour les expatriés dans les quartiers d’affaire est sensiblement le même qu’en France, donc tout racheter peut coûter cher. En revanche, inutile de s’équiper de matériels de sport ou de camping volumineux : il y a tout sur place ! A Santiago, il existe un centre commercial dédié uniquement au sport avec immense mur d’escalade, vague artificielle qui permet d’apprendre à surfer, mini-marina avec des bateaux, etc. Sur place, nous avons bénéficié pendant quelques jours des services d’un « relocation agent », via Inria, qui nous a beaucoup aidés à trouver un logement, une école formidable pour Elliott dans un quartier accessible en transport, proche du travail d’Antoine, etc. Cela a grandement facilité et accéléré les démarches sur place d’autant qu’elle nous a briefé sur toutes les formalités administratives et les particularités culturelles. Bref, un service qui apporte un vrai confort et un gain de temps substantiel.

 

UAN : comment sont perçus les français ?

 

C.G-R : les français sont nombreux et bien intégrés. Nombre de chiliens sont très fiers de leurs origines européennes et ils sont donc très accueillants à notre égard. L’alliance française est une école extrêmement cotée car faire ses études en français est synonyme de qualité (il faut dire que le système éducatif chilien public a très mauvaise réputation). Par ailleurs, la France est un pays qui a su accueillir un grand nombre d’opposants réfugiés durant la dictature de Pinochet. Cette politique étrangère humaniste et solidaire porte encore ses fruits aujourd’hui et de nombreux chiliens en gardent une trace vivace, empreinte de gratitude vis à vis de notre pays. J’aimerais que le souvenir de cette fraternité appelle à une autre politique aujourd’hui envers les peuples en proie à la dictature et aux persécutions…

UAN : est-ce que Nîmes te manque ?

 

C. G-R : oui, bien sûr. La qualité de l’air me manque (Santiago est très polluée) ! Les gens surtout. Les chiliens sont, comme le note Isabel Allende dans « Mon pays réinventé», l’un des rares peuples d’Amérique du Sud qui ne se met pas à danser spontanément lors des fêtes. Ce sont des gens qui aiment la loi, l’ordre et qui sont plutôt réservés. A l’opposé de l’image picaresque et extravertie que l’on associe à l’Amérique du Sud. Le côté expansif des nîmois me manque donc beaucoup quand je suis d’humeur à faire la fête ! La diversité culturelle me manque également : le pays dispose de très peu de lieux de création référents dans le domaine du spectacle vivant, à l’instar du Théâtre ou de Paloma, et l’offre culturelle à Santiago est très limitée comparativement au nombre d’habitants et à la taille de la ville. Nous avons souhaité à aller à Lollapalooza, le festival de musiques actuelles le plus connu d’Amérique du Sud et la place pour 1 soir et pour 1 personne était à 130 euros ! Y compris pour les enfants ! Quand on sait que le salaire minimum au Chili est d’environ 200 euros… Encore un marqueur du libéralisme forcené dont le pays est l’emblème et de ses profondes inégalités. Nous avons renoncé. Pour cela et pour beaucoup d’autres raisons, le festival This is not a love song, qui fait désormais partie du paysage de Nîmes, me manque : les nîmois peuvent savourer leur chance d’avoir un festival d’une telle qualité, porté par un établissement public, à un tarif aussi bas.

 

UAN : Y a t-il des similitudes entre Nîmes et le Chili ?

 

C. G-R : très peu, hormis une tendance à savourer le « pisco » avec autant d’ardeur que le pastis ! Si l’on reste sur les similitudes culinaires : l’amour de la bonne viande grillée autour de grands barbecues entre amis... Plus généralement : un ancrage territorial fort, avec certaines traditions héritées d’Espagne, un lien particulier aux chevaux et aux taureaux qui ont façonné les imaginaires et les territoires. Les chiliens sont toutefois bien plus conciliants et patients que les nîmois : ils ont un flegme à toute épreuve. Ah si, j’oubliais, une autre similitude de comportements : le machisme (même si certains argueront que le Chili, lui, a su élire une femme présidente).

 

Propos recueillis par Jérôme Puech

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Une à Nîmes 2016 Présentateur : Jérôme Puech.

 

 

 

 

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