Les revenants
Nombreux sont les Nîmois qui reviennent à Nîmes après une longue période. Accidents de vie, choix professionnels, besoin de renouer avec sa famille ou ses racines… « Une à Nîmes » s’intéresse à ces revenants pour savoir pourquoi ils ont fait ce choix et surtout s’ils en sont contents. Témoignages.
Le Nîmois est-il un saumon ? C’est la question que l’on peut se poser lorsque l’on observe que bon nombre de Nîmois font le choix de revenir vivre à Nîmes, leur lieu de naissance, après une longue période d’absence. C’est le cas de Grégory, 41 ans en décembre. « Je vivais à Paris avec ma petite famille avec l’impression de ne pas pleinement profiter ». Cet intermittent du spectacle chez Canal Plus voulait notamment offrir une autre qualité de vie à ses proches Trois ans après, il ne regrette rien. Il se balade régulièrement aux Jardins de la Fontaine, il habite à deux pas. Il a le temps de faire de la course à pied. Grégory a arrêté de fumer. Une nouvelle vie s’est ouverte à lui et aux siens. Pour le boulot, il concède de faire en moyenne un séjour d’une à deux semaines par mois. « Avant j’avais peur d’être mal jugé par mes collègues de travail de Paris et peur de ne plus être appelé pour travailler mais en fait cela se passe très bien », explique ce bon vivant. |
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Rupture des sentiments croisés |
Parce que cela arrive de plus en plus dans un parcours de vie, des Nîmois en butte avec la vie affective reviennent au plus près de leurs racines et de leurs souvenirs d’enfance et de jeunesse. Il en est ainsi de Julia, la trentaine, expatriée de longues années dans le sud-ouest. « Tu ne peux pas savoir le bonheur de sortir dans les rues de Nîmes, de se balader aux halles, de croiser sans arrêt des visages connus ». Nicolas, la quarantaine, surenchérit avec sa galéjade « moi je viens de Bouillargues, retour chez maman et papa » en attendant de solder quelques affaires personnelles. Même génération, Jérôme se souvient du retour à Nîmes après un exil léger chez les Bucco-rhodaniens : « Il y a rien de mieux pour se refaire la cerise que revenir auprès de sa ville de naissance, de ses amis et de ses lieux repères ». |
La question centrale de la vie professionnelle |
Bien souvent à la sortie des études, les Nîmois ont besoin de parcourir le monde ou d’aller là où ils pourront trouver du travail. Le cap de la quarantaine est un moment durant lequel ils remettent toute en cause pour essayer de revenir dans la cité romaine. David est de ceux-là. Il construit des maisons écologiques en bois. « A 40 ans, je commençais à m’ennuyer dans mon boulot, j’ai ressenti la nécessité de revenir ici là où j’ai du réseau, mes amis, ma famille », explique cet ancien habitant d’une petite station de ski de Savoie. A l’identique, Alban, commercial en informatique, était « très content de pouvoir obtenir une mutation » dans cette ville qu’il aime beaucoup. Marseille était une ville trop grande alors qu’à Nîmes il se plait à croiser des amis avec le tempérament d’ici. |
Revenir auprès des siens |
« Revenir auprès de papa et de ma sœur », c’est le choix qu’a fait Bob Adrizza, auteur et metteur en scène. Les fenêtres de son appartement donnent directement sur la superbe Maison Carrée. « Je me souviens, en 1962, lorsque je revenais d’Algérie à Nîmes, de la volonté du maire de faire de l’avenue Jean-Jaurès les Champs Elysées… Eh bien 50 ans après c’est fait ». L’ancien assistant de Francis Blanche a quitté Nîmes en 1969 pour répondre à la sollicitation d’Europe 1. Entre son point de départ et son point de retour récent, Bob distribue bons et mauvais points : une ville avec de belles choses de faites (Carré d’art, Paloma, …) et des artistes locaux pas assez mis à contribution. « Les élus confondent arts plastiques et toiles cirées », lance le roi de la formule et des slogans publicitaires à qui l’on doit par exemple « La vache qui rit ». |
Caroline, maman de trois enfants, reconnait que revenir à Nîmes est une grande bouffée d’oxygène. « Avoir les grands-parents et leur piscine à 100 mètres de la maison est appréciable », dit-elle. Question logement, elle est passée d’un petit appartement parisien à un logement bien plus spacieux. Fini le métro-boulot-dodo. Cependant ce retour « à la case départ » a été difficile pour elle car elle avait le sentiment de ne rien avoir accompli mais elle concède que « ça va mieux depuis ». Sans doute la faute à sa recherche d’emploi comme assistante d’édition qui semble, pour le moment, faire choux blanc. |
A croire tous ces témoignages, les revenants sont des saumons nîmois heureux d’avoir fait le chemin arrière. Les revenants aiment leur ville 10 fois plus qu’au moment de l’avoir quitté comme s’ils tombaient réellement amoureux. Alors faut-il quitter Nîmes pour l’aimer et l’apprécier à sa juste valeur ? |
Alban : |
"Je suis très content de revenir travailler à Nîmes. On croise toujours des connaissances, des amis d’enfance." |
Bob : |
"Je suis Nîmois d’adoption mais cela reste mon point de départ et de retour. Je me rapproche de mon papa et de ma sœur et j’ai vu cette ville évoluer." |
Caroline : |
"C’est une grande bouffée d’oxygène que de revenir à Nîme,s ne serait-ce qu’au niveau du logement. A Paris, les conditions n’étaient pas les mêmes qu’ici pour notre famille de 3 enfants." |
David : |
"Le retour à Nîmes, c’est la facilité de renouer avec mon réseau. Je suis né ici, j’y suis attaché." |
Julia : |
"Je suis vraiment très heureuse d’être à nouveau ici. Je m’émerveille de chaque chose que je connaissais lorsque je vivais à Nîmes." |
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