« Les gens ne nous considèrent pas comme des Nîmois »
Portrait de Rachid Sekkar, ce jeune Nîmois âgé de 30 ans est un bénévole actif de l’association Humanimes qui vient en aide tous les samedis soir d’hiver aux SDF de la ville et aux pays les plus pauvres.
A chaque élection c’est la même rengaine, les habitants des quartiers populaires de la ville (Valdegour, Pissevin, Mas de Mingue, Chemin Bas d’Avignon, route d’Arles) saisissent l’occasion de faire passer un message aux politiques plus attentionnés que d’habitude. Rachid Sekkar, 30 ans, est de ceux-là : « Les gens ne nous considèrent pas comme des nîmois ». Il aime sa ville comme tout un chacun. Il la trouve « très jolie » grâce aux derniers aménagements du centre-ville mais il demande à ce que les collectivités et les pouvoirs publics s’intéressent de la même façon à l’environnement dans lequel il vit. Pour appuyer ses propos, il cite la façon dont la jeunesse est prise en compte dans l’organisation municipale. « Il y a la jeunesse en général puis celle gérée par le service des quartiers, ce n’est pas normal ». Au moment de l’interview, Rachid n’est qu’à quelques jours du 31 décembre. C’est pour lui le temps de mobiliser jeunes et moins jeunes pour venir s’inscrire sur les listes électorales via son compte Facebook. « Tu te rends compte, 10 millions de personnes ne seraient pas inscrites en France », me dit-il. |
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Un Nîmois comme tant d’autres |
Rachid vit actuellement à Pissevin et cherche du boulot. Une situation sans surprise. Le quotidien Libération dans son édition du 3 février 2012 décrivait le quartier voisin, Valdegour, en ces termes : « 4 500 habitants, des revenus moyens de 500 euros, 54% de chômage pour les 18-25 ans, 44% pour les plus de 25 ans, un taux d’abstention d’environ 70% aux dernières élections ». Pourtant Rachid a un parcours de vie semblable à beaucoup. Il a fait sa scolarité à Edouard Vaillant, a enchaîné avec le collège Condorcet puis le lycée de la Camargue où il a obtenu un Bac STT en comptabilité-gestion en 2001. Il a poursuivi son chemin au lycée Mermoz de Montpellier pour décrocher un BTS commerce international. Il a plusieurs passions comme celle de pratiquer la boxe anglaise. « J’ai été vice-champion de France en amateur lorsque je m’entrainais au boxing club nîmois ». |
Un bénévole actif |
Aujourd’hui Rachid est un jeune Nîmois plein d’espoir en son avenir. Il est fier d’avoir travaillé au Sofitel d’Agadir (Maroc), « une belle expérience ». Il vient d’achever le tournage d’un court métrage après avoir travaillé pour CAPA à Paris. Il continue d’entretenir sa condition physique en pratiquant la boxe Thaï avec les jeunes de Garons. Et puis, le trentenaire est un bénévole actif de l’association « Humanimes » dont la sonorité se confondrait presque avec le magazine que vous lisez. Humanimes est une association humanitaire résolument tournée vers les autres, ceux qui sont les plus en difficulté avec la vie. Ce dernier samedi de décembre, il me donne rendez-vous devant Pablo Neruda. Objectif : distribuer des colis aux SDF de la ville. Pour lui, cette association née en 2007, c’est « une bande de copains avec qui on peut tout se dire ». Il n’est pas engagé dans un parti politique. |
Comme le fredonnait Enzo Enzo en 2001, Rachid est « juste quelqu’un de bien ». Il aime sa ville et en parle d’abord comme un endroit « où il fait beau et où on a que le soleil » lorsqu’il se déplace à Paris, la capitale. Rachid n’est pas seulement dans la revendication permanente. Il tente d’envoyer un message pour que nous puissions mieux vivre ensemble tout en cultivant nos différences. Nîmes est riche de ses différentes identités mais elles souffrent de ne pas être reconnues toute de la même façon, de façon égale. Les politiques continueront ils à se comporter en robots et machines électorales ? Les populations des quartiers iront elles voter ? Réponse dans quelques petites semaines sous l’œil attentif de Rachid. |
Un lieu : |
le centre social de Valdegour lorsque j’étais adolescent et jusqu’en 2007. Il y avait beaucoup d’activité, c’était très vivant. |
Un événement : |
le festivaldegour. C’était une époque extra. Le festival ne rassemblait pas seulement les Nîmois mais des gens aux alentours, des villages. C’était un gros festival du sud de la France. |
Un Nîmois : |
Jean Bousquet, un grand maire. Il avait réussi à magouiller pour faire venir Cantona au Nîmes Olympique. |
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