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Mon coup de gueule

Au moment où le conseil constitutionnel s'apprête à donner sa décision sur la légalité de la corrida, Benoit Locatelli, caviste et animateur radio, pousse son coup de gueule dans le débat entre pour et anti corrida !

Dans ma vie d’homme, de chef d’entreprise, j’ai toujours privilégié d’aborder des sujets que je « connaissais ». Aujourd’hui, dans ce pays bicolore, je prendrais la plume pour évoquer un sujet qui m’est presque inconnu ; La Corrida. Etant de Nîmes, j’ai un peu le cœur dans nos arènes ; mais aussi les yeux rivés sur les articles de presse évoquant ces jours-ci les « Sages » du Conseil Constitutionnel. Ils vont devoir se positionner sur la constitutionnalité -ou non- de certaines des dispositions de l'article 521-1 du Code pénal, qui réprime les actes de cruauté commis contre les animaux. La Loi, les sages. J’ai aussi le souvenir -récent- du passage de la tauromachie au « Patrimoine immatériel de la France », Qu’es aquo ! Me E. Verrièle, qui défend les intérêts des défenseurs des bêtes, évoque fièrement un pourcentage de français hostiles à ce spectacle et l’évolution des mentalités. Depuis quand, « l’évolution » ? Sondait-on, seulement, et sur ce sujet, il y a 60 ans ? Et quand bien même les chiffres eurent été moins favorables pour les «anti » il y a 30 ans, j’ai la sensation qu’à cette époque-là, les gens passaient plus de temps à essayer de gagner des libertés, plutôt qu’à priver de certaines  leurs concitoyens.

 

"Tout blanc ou tout noir"

 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit.  L’obsession du « tout blanc » ou « tout noir ». La course à « Il faut un responsable, un coupable, coûte que coûte ! ». La culture de masse ; buvons, dansons, mangeons  dormons, tous de pareille manière, soyons identiques. C’est presque plus la motivation que la bataille elle-même qui me pose problème. Que feront les « antis » lorsqu’ils auront gagné ? 20 000 cornes épargnées la première année… Et puis ? Lorsqu’ils auront « sauvé » une espèce dont plus personne ne s’occupera ? La reconversion est LA tendance dans le monde du travail ; « Vous vous occupiez de taureaux dans le sud de l’Espagne ? Attendez, nous avons un poste pour élever des poulets dans la banlieue de Copenhague ». Partiront-ils en guerre pour sauver les 500 millions de bœufs tués chaque année sur Terre pour l’alimentation mondiale ? Cotiseront-ils pour les rénovations « décennales » inclues aux budgets des villes aux arènes abandonnées ?

 

"Ni interdire, ni imposer"

 

Je ne suis ni « pro », ni « anti » corrida. Je n’évoque pas l’art, le drame, la beauté, le rituel ou même encore les traditions. Je ne me réfugie pas derrière une pratique « ininterrompue » pour cautionner l’indiscutable engouement qui existe encore autour de la rencontre entre un homme, et un taureau, dans une arène. Ce n’est d’ailleurs pas parce que les siècles passés nous ont laissé cet héritage qu’il doit rester ad vitam aeternam comme lié à l’Homme. « Pro » et « Anti » ne se mettront jamais d’accord, et j’ai cette sensation désagréable que cette affaire doit être « tranchée ». Envie d’un pays où les gens cessent de toujours vouloir persuader que leur cause est meilleure, jusque dans les livres de loi. Envie de vieillir dans un pays où personne n’interdira à nos enfants d’aller voir une corrida ; mais où personne ne leur imposera. Envie d’un pays, où l’on cesse le lobbying –que dis-je ! Les pressions- contre des entreprises qui ont un jour songé à utiliser la tauromachie comme lien commercial avec leur public (Easy-Jet, Afflelou, Lee Cooper…).

 

Une amie m’a dit un jour à la sortie de sa première arène : « Mince, j’ai aimé ». Cette ouverture d’esprit, cette acceptation de se surprendre soi-même devant une rencontre inhabituelle, cette curiosité sont autant d’arguments me laissant penser que le Conseil Constitutionnel  ferait une grave erreur en supprimant  la corrida.

La France ne serait pas « sage » de prendre une telle décision.

 

B. Locatelli

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Une à Nîmes 2016 Présentateur : Jérôme Puech.

 

 

 

 

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