Norman Foster : « J’aime Nîmes ! »
Il répond à notre interview à l’occasion des 20 ans de Carré d’art et de son extraordinaire exposition intitulée « Moving Norman Foster on Art » visible actuellement au Musée d’art contemporain.
Carré d’Art a 20 ans. Il fait face à la Maison Carrée qui en a près de 2000. Comment jugez-vous la cohabitation de ces deux bâtiments ? |
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En fait, Carré d’Art a presque 30 ans. Le concours a été lancé en 1984. Le lieu a toujours été créateur d’énergie. La lumière du site, la Maison carrée, le découpage de la ville, la hauteur des bâtiments, les cours intérieures des maisons traditionnelles, les terrasses, les collines… Il y a un peu de tout cela dans Carré d’Art. Le bâtiment respecte les bâtiments environnants, il est un miroir du temple romain et il créé un lieu public d’échange et piéton. Regardez les photos d’il y a 30 ans… Il trônait ici un parking. Aujourd’hui, on a l’impression que Carré d’Art a toujours été là. Je crois que les gens d’ici se sont vraiment appropriés le bâtiment. |
Vous privilégiez l’acier et le verre dans vos constructions. Est-ce bien conciliable avec les exigences actuelles de développement durable ? |
Je comprends que vous fassiez une association d’idée entre moi en tant qu’architecte et le verre et l’acier. Mais si vous regardez ma maison où je vis dans les Alpes vous verrez qu’elle est faite de bois. |
Mais Carré d’Art est énergivore… |
Mais parce qu’il y a beaucoup d’ombrage ! Quand on va sur la terrasse par beau temps, il y a de l’ombre. Et la moitié des galeries sont privées de lumière naturelle pour protéger de la chaleur. Ce n’est pas une boîte de verre, mais un bâtiment adapté au climat d’ici, bien qu’aujourd’hui (l’interview a été réalisée un jour de pluie, ndlr), on se croirait à Manchester ! |
Carré d’Art, Viaduc de Millau et bientôt le musée antique de Narbonne… On dirait que le sud de la France vous inspire. |
J’aime cet espace, j’aime Nîmes et cette région. C’est peut-être ce qui fait que je réponds ou non à tel ou tel concours. C’est une région, le Languedoc, ouverte aux nouveautés. Ce matin (fin avril, ndlr), j’arrivais de New-York en avion et j’aime l’approche de la ville, ces paysages, ces vergers à deux pas de la ville. Cette ligne réservée aux bus qui traverse les ronds (la ligne du TCSP, ndlr), c'est très visionnaire en termes de cohabitation des moyens de transport. J’aime cette combinaison de l’histoire, de la modernité, de la lumière et du climat. |
Propos recueillis par Antonin Mareschal. |
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