Taureau story
Ses origines datent de l’expo universelle de 1878. C’est grâce à la ténacité du maire de l’époque, Hubert Rouger, que le boeuf sera légué à la ville qui préfère y voir un taureau.
Si je vous dis éléphant, rhinocéros, cheval et taureau cela ne vous évoque certainement rien. Ces 4 statues de bronzes étaient exposées avec beaucoup d’autres, dans les jardins de l’ancien Trocadéro construit à l'occasion de l'exposition universelle de 1878. Il est démantelé en 1935 pour l'exposition spécialisée de 1937, afin de laisser la place à une nouvelle construction, le palais de Chaillot |
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L’éléphant réalisé par Emmanuel Frémiet (1824-1910), le rhinocéros réalisé par Alfred Jacquemart (1824-1896) sont alors transférés devant le musée d’Orsay. Le cheval réalisé par Pierre-Louis Rouillard (1820-1881) est transféré dans un premier temps à l’emplacement actuel de la pyramide du Louvre et a rejoint lui aussi lors de la construction de cette dernière le parvis du musée d’Orsay. |
Quid du taureau ? |
Ce bronze [en fait une fonte qui était dorée] ayant pour titre Boeuf ornait donc avec le cheval, l’éléphant et le rhinocéros le plan d’eau du palais du Trocadéro à Paris. Le Bœuf sera offert à la ville de Nîmes, grâce à la ténacité son député-maire, Hubert Rouger, (Maire de Nîmes de 1925 à 1940) questeur à la Chambre des députés. |
Cette statue semblait être en partie une exaltation du monde agricole puisque aux pieds du bœuf sont représentés une gerbe de blé et un soc de charrue. Il était donc impensable de laisser ces attributs agricoles à la vue des passants et s’imposa alors la nécessité de les cacher. Fondus dans la masse de la statue en bronze, ils ne pouvaient être déposés sans endommager l’œuvre et il fallut donc disposer la statue suffisamment en hauteur pour écarter ces attributs de la vue des passants. L’architecte Raymond Blanc confie la réalisation du piédestal à André Méric et Clair André. |
Concernant la statue Robert Clément, membre de la société d’Histoire de Nîmes écrivit : Les édiles parisiens furent heureux d’acquiescer à sa demande et le Bœuf du Trocadéro pris le chemin de Nîmes…mais le problème, lorsqu’il fut dans nos murs, était de le transformer en taureau de combat…ce n’était pas facile, car toujours ce soc de charrue et cette satanée gerbe de blé lui enlevaient toute velléité de méchanceté… il fallait le mettre à une hauteur convenable, pour que l’on ne puisse plus voir ce qu’il avait aux pieds. » |
La statue fut exposée provisoirement dans divers quartiers de Nîmes |
Après consultation de la population, une décision fût prise ; elle sera érigée sur une colonne au rond point de Camargue, et placée à une hauteur suffisante pour que le public ne puisse remarquer le soc de charrue et la gerbe de blé. Un devis du 31 mars s’éleva à 100 000 francs pour la réalisation du piédestal et la pose à Nîmes de cette statue rebaptisée le Taureau. Les travaux du piédestal furent terminés à la hâte quelques jours à peine avant l’inauguration. Le monument fut inauguré au cours des fêtes du Taureau le 15 mai 1937 mai en présence d’Edouard Herriot, président du Conseil et de Raymond Laurent, président du conseil de Paris et originaire de Nîmes. Une polémique éclata car certains Nîmois considéraient l’œuvre comme un ‘rebut’ de Paris. En 1942 il échappa à la destruction Allemande car réalisé en fonte et non en bronze En partie basse, les armoiries de Paris et Nîmes sont représentées. Jean-Jacques Santin |
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