Family Village va-t-il tuer le centre-ville ?
La nouvelle zone commerciale ouverte le mois dernier donne quelques inquiétudes aux commerçants et aux habitants du centre-ville, véritable identité de notre ville. Pour autant, cette zone va-t-elle tuer le centre-ville ? Reportage et témoignages.
A la mort annoncée du centre-ville, ne faut-il pas comme à Paris une politique de préemption des baux commerciaux ?
Le charme et l’identité de Nîmes se trouvent dans son centre-ville: ses monuments anciens, ses places à l’italienne, son habitat et ses commerces. Les commerçants du centre-ville tirent la langue avec la crise économique, avec les différents travaux entrepris et surtout avec une périphérie commerciale de plus en plus développée. L’ouverture de 27 500 mètres carrées de Family Village va-t-il précipiter le centre-ville dans une mort certaine ? |
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Pour Nacira Jover, la responsable de Food Family nouvellement installée sur la zone commerciale, «les Nîmois vont d’abord venir nombreux par curiosité alors je pense que le centre-ville risque de souffrir un peu au début». Elle loue la chance d’avoir le trambus qui peut amener des clients jusqu’à elle et leur permettre également d’aller en centre-ville. |
Le parking fait la différence |
Se balader dans le nouvel espace froid et bétonné de «Family Village» n’a pas le même charme que de se promener en ville dans un contexte plus Cosy et humanisé. La facilité pour se garer fait peut être la différence. Caroline Sirot-Vidal possède plusieurs enseignes de coiffure «Diagonal» en centre-ville et au Family Village. Elle observe qu’à «Alès le parking est gratuit en décembre». |
Caroline espère que le centre-ville de Nîmes ne va pas mourir. Cela signifirait la fin de son salon de la place Belle Croix. Elle invite les commerçants du coeur de la cité à «être plus accueillant, ouvert entre midi et deux et à sortir de la déprime ambiante». Elle dissocie les boutiques issues de grandes enseignes et celles indépendantes du centre-ville comme pour appuyer une éventuelle complémentarité. |
Une bonne complémentarité ? |
Justement cette question mérite d’être posée car les enseignes de l’habillement telles que Kiabi, Chausséa, la grande récré ou encore Blue Box (Jean’s et sportwear) viennent impacter la concurrence de l’équipement de la personne proposée par les commerçants du centre ville. Pour Stéphane Tortaja, premier secrétaire du Parti Socialiste du Gard, « il n’y a pas de cohérence entre les aménagements de périphérie et ceux du centre ville». Pour lui l’urgence, c’est la revitalisation du centre-ville. «Le service prend le pas sur le commerce de proximité pourtant très apprécié des personnes âgées qui souhaitent avoir tous types de vendeurs près de chez eux». |
Un centre-ville mourrant |
L’association des commerçants du centre ville ont annoncé la fermeture de 129 commerces en deux ans à l’image du bar le Napoléon situé sur le boulevard Victor Hugo. Cette institution, dans laquelle beaucoup de Nîmois ont vécu leurs années «lycée», baissera son rideau le mois prochain. Triste. Pourtant l’emplacement est stratégique sur un boulevard abandonné aux banques inanimées le soir et les week end. |
A la mort annoncée du centre-ville, ne faut-il pas comme à Paris une politique de préemption des baux commerciaux pour que la mairie intervienne dans l’installation des commerces et veille ainsi à un meilleur équilibre entre périphérie et centre-ville ? L’avenir le dira à moins qu’il ne soit trop tard et que notre identité s’effrite à vue d’oeil. |
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