Le lycée d'Uzès mobilisé !
« Edouard était un élève très curieux ; il posait souvent des questions à la fin des cours » explique son ancien professeur devant la soixantaine d’élèves très attentifs et regroupés ce matin pour l’occasion dans le Centre de Documentation et d’Information du lycée Charles Gide d’Uzès. Le photographe-journaliste est retenu, avec 3 de ses confrères (Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torrès) depuis maintenant 6 mois en Syrie près d’Alep contre sa volonté. Le proviseur, les enseignants et les élèves ont organisé plusieurs initiatives pour souligner combien ils pensent à l’ancien élève de l’établissement uzétien. Dans un premier temps une rencontre avec Guillaume Mollaret, journaliste mais également responsable régional du comité de soutien aux otages et du club de la presse du Gard a été organisé. Ce fût le moment de découvrir l’exposition des merveilleuses photos d’Edouard Elias. Ensuite, tous les élèves ont été regroupés dans la cour pour lui envoyer une salve d’applaudissements qui a duré une minute.
Ses amis témoignent
Lolita Reynert, originaire de Saint Quentin la Poterie comme Edouard, a témoigné de la personnalité de son ami retenu dans le conflit syrien. Les yeux dans le vague, elle a décrit le jeune reporter comme étant doué pour la photographie « au point d’acheter le dernier appareil sorti et d’essayer de nous vendre ses anciens ». L’ancienne lycéenne se souvient d’un jeune homme très curieux et habile dans les langues étrangères telles que l’italien et l’arabe. « Il me laisse un grand vide aujourd’hui » a-t-elle dit timidement. Ce sentiment est également partagé par la famille qui souhaite rester la plus discrète. Elle a tout de même apprécié les gestes de solidarité exprimés dans toute la France à l’occasion de ce triste anniversaire. A Nîmes, un rassemblement de journaliste était prévu à la mi-journée devant les arènes.
Entre angoisse et espoir
Les dernières informations relatives à la détention des otages, et d’Edouard Elias en particulier, indiquent que « les otages seraient vivants, en relative bonne santé et retenus dans des conditions acceptables ». Malgré cela l’angoisse et la peur demeurent pour celles et ceux qui soutiennent les otages. L’actualité récente au Mali – deux journalistes de RFI ont été froidement abattus – a rappelé que la vie de nos ressortissants journalistes étaient bien fragiles dans les mains de combattants au comportement parfois incompréhensible. Après un lâcher de ballons depuis les écoles primaires de Saint Quentin la Poterie le 17 septembre, après cette forte mobilisation des 900 élèves du lycée d’Uzès tous les espoirs se forment pour voir Edouard (scolarisé en 2009) revenir sur sa moto à son ancien établissement. Beaucoup de lycéens se sont identifiés au destin de ce jeune reporter soucieux de dire la vérité du monde.
Jérôme Puech
Prochain rendez-vous de soutien: marché de Noël de Saint Quentin la Poterie (Gard) le 20 décembre 2013.
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