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"J'aimerais rejouer aux arènes"

Maxim Nucci, chanteur du groupe Yodelice, se confie dans une interview exclusive.

Maxim Nucci en concert à Paloma (photo de Jérôme Puech)

Le groupe YODELICE s'est produit ce mercredi 4 décembre dans la grande salle de Paloma, devant 1300 spectateurs conquis. Trois ans après son passage aux arènes de Nîmes, le groupe a montré sa maturité en jouant les morceaux de son troisième et nouvel album "Square eyes".

 

Vous avez joué dans les arènes de Nîmes en 2013 en 1ère partie de "M", quel souvenir gardez-vous de ce concert ?

Un souvenir très étrange, ces arènes très impressionnantes, c'était en plein jour car Yodélice assurait la 1ère partie donc très bizarre car on a l'habitude de jouer la nuit. Je me souviens de ces arènes totalement ensoleillées et pleines à craquer. J'adorerai y refaire un concert mais je ne sais pas si c'est la capacité de salle que je pourrais faire. Ça reste vraiment un très bon souvenir car chaque moment de partage avec Matthieu reste de bons souvenirs

 

Avez-vous eu le temps de découvrir notre ville ?

Hélas non, nous sommes tombés en panne de bus à 2h de Nîmes dans un trou paumé et du coup nous venons juste d'arriver et nous n'aurons pas le temps de visiter Nîmes. C'est très frustrant en tournée car on n'a jamais le temps d'apprécier l'endroit où on se trouve ni de partager des choses avec les gens du coin. Ça va hélas très très vite, du coup après le concert on remonte dans le Tour Bus et on se réveille dans une autre ville.

 

"Paloma, on dirait un vaisseau spatial de méchants"

 

Que pensez-vous de Paloma,  notre nouvelle salle de concert ?

Je n'ai pas eu le temps de la visiter mais mes techniciens m'ont dit que c'était sublime, très coloré, de l'extérieur on dirait un vaisseau spatial de méchant quand même faut le dire : ça me plait bien J'aime beaucoup la déco et les meubles très 60. Et j'ai vraiment hâte de découvrir la salle.

 

Quelle est la signification de SQUARE EYES ?

C'est une expression anglo-saxonne des mères américaines qui disent à leurs enfants qui regardent trop la télé qu'ils vont finir par avoir les yeux carrés et ça m'a vachement inspiré par le côté très graphique, des personnages avec des yeux carrés et puis je me suis dit que c'était extrêmement générationel alors que c'est une expression qui date des débuts de la télé, et là on n'est pas à nos carrés mais à nos iPhones à nos tablettes. J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'extrêmement ancré dans la réalité d'aujourd'hui.

 

Pouvez-vous me raconter votre rencontre avec les Moustaches Brothers? Cela a été le point de départ de votre dernier album. On les voit apparaître dans le clip TIME et d'ailleurs c'est vous qui avait filmé cette séquence non ?

C'est pendant un voyage en Birmanie après les 4 années de tournée. J'ai rencontré une troupe de théâtre satyrique dissidente du pouvoir en place, Les Moustaches Brothers, pour qui j'ai écrit la chanson TIME qui ouvre l'album. C'est la chanson qui a déclenché l'envie de refaire de la scène, de refaire un disque. Après 4 ans de tournée c'est tellement cyclique que l'on ne prend pas le temps d'apprécier les choses. Et la musique au bout d'un moment se rigidifie. Y a un mode automatique qui s'installe que je n'aime pas du tout qui me rappelle de vieux démons quand je faisais de la chanson pour d'autres, un peu variété où t'es vraiment dans le format, dans la recette de travail. Yodelice c'est tout sauf ça. Depuis la création de Yodelice, je suis dans une espèce de liberté créatrice et donc du coup de me sentir dans ce mode "automatique" c'était pas bon d'où le voyage en Birmanie: prendre des pauses, passer du temps avec les miens. Sur le clip de Time c'est bien moi qui filme et chapeau au monteur Marianne Gaillard pour le montage parce qu'avec 3 minutes de rush...elle a du réinventer !

 

Après votre 1er album Tree of Life, plutôt nostalgique et mélancolique, votre 2ème album Cardioid,  enregistré très rapidement entre 2 tournées, on sent un réel lâcher-prise, comment définiriez-vous votre dernier album ?

Oui "Tree of Life" était vraiment très mélancolique, sur la nostalgie de l'enfance, sur les projections de la vie. Cardioid a été enregistré en 3 semaines entre 2 tournées où on s'est autorisé un vrai lâcher-prise. Le voyage en Birmanie a vraiment été une impulsion de gens qui m'ont inspiré, mais l'album ne parle pas d'eux.

 

"Je me sens plus libre, plus créatif avec Yodelice"

 

Vous avez créé Yodelice pour vous sentir libre artistiquement (une sorte d'exutoire artistique) mais n'avez vous pas eu peur de manquer d'inspiration pour la création du 3ème album après 4 ans de tournée ?

J'ai créé Yodelice pour faire une proposition artistique qui m'inspirait vraiment Je ne suis pas du tout sensible à ce genre de pression pour moi c'est toujours que du bonus J'ai vendu des disques à des millions d'exemplaires en tant que producteur et réalisateur, quand j'étais gamin j'étais fan de musiciens de studio Californiens et participer à l'élaboration de disques pop c'était un rêve de gamin, j'ai jamais rêvé d'être chanteur, c'est venu très tard , je me suis retrouvé à chanter dans des groupes quand je faisais mes études à Londres parce que personne voulait chanter et fallait que quelqu'un s'y colle ! Et donc j'ai surtout eu la sensation d'être super privilégié dans mon parcours de musicien car très tôt j'ai pu gagner ma vie avec cette passion et c'est quand même quelque chose d'hyper rare. Et après des années de confort là dedans, je me suis rendu compte que je kiffais plus, que je ne vibrais plus et j'avais surtout envie de faire une proposition artistique qui soit la mienne et ne plus être au service d'un autre artiste ou d'une production mais plutôt d'être dans la liberté de création


Yodelice porte toujours sa larme alors qu'il me semble plus heureux aujourd'hui , non ?

Mais ça peut être une larme de joie ! Ce que j'aime dans le symbole de la larme c'est l'aboutissement de 2 sentiments extrêmes et opposés. Moi j'aimais que ce personnage ait ce symbole sur sa joue, cette larme très graphique, j'aurais du mal à m'en séparer, c'est presque un porte bonheur, un espèce de rituel avant de monter sur scène. Il m'arrive d'oublier de la faire et du coup je me sens un peu à poil, je ne suis pas du tout superstitieux mais quand y a une alchimie de choses qui fonctionnent j'aime pas trop changer.

 

Propos recueillis par Delphine Salmeron-Raoulx

Video

Une à Nîmes 2016 Présentateur : Jérôme Puech.

 

 

 

 

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